- Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du Vénérable M. Boudon : 4 novembre
CONCLUSION DE CE PETIT OUVRAGE
Par le dessein d'une association en l'honneur des neuf choeurs des Anges
L'association serait en l'honneur de tous les neuf choeurs des anges, pour les prier de s'unir avec nous, et faire une sainte union du ciel et de la terre, pour obtenir l'avènement du règne de Dieu.
Comme ce sont des esprits entièrement désintéressés, qui n'ont jamais eu le moindre mouvement pour leur propre intérêt, qui ont été toujours tout perdus dans le pur amour, dans l'amour de Dieu seul, qui ont combattu dès le commencement du monde pour l'intérêt de Dieu, et pour la querelle du Verbe incarné ; l'on ne peut choisir de meilleurs protecteurs, ni des intercesseurs plus puissants pour obtenir la grâce du règne du pur amour de Jésus et de Marie.
On les honore tous, on les invoque tous, afin d'appeler tout le ciel à notre secours, et rendre notre union plus forte contre la rage de l'enfer et la malice des hommes, qui travaillent sans cesse à la destruction de l'empire de Dieu par l'empire du péché.
Les associés, le jour de leur entrée, ou quelques jours auparavant, feraient une confession générale de toute leur vie, s'ils n'en ont jamais fait, prenant garde, s'ils en ont fait, de ne pas recommencer par scrupule ; ainsi ils ne feront rien en cela que selon l'avis de leur directeur.
Ces confessions sont très nécessaires à la campagne, plusieurs de ces pauvres gens ayant honte de se confesser de leurs péchés aux prêtres avec qui ils sont fort souvent ; c'est pourquoi il est bon que leurs pasteurs, d'eux-mêmes, leur insinuent quelque bon confesseur extraordinaire, prenant garde non-seulement à sa capacité et bonté, mais à la facilité et ouverture de coeur qu'ils y pourront avoir, leur témoignant qu'ils leur feront plaisir d'en user de la sorte, et les y invitant doucement et par plusieurs fois, bien loin de leur en faire froid, et leur en marquer de la répugnance.
Outre la honte que l'on a de dire les péchés mortels, le défaut de regret et de dessein de s'en corriger demande une bonne confession générale, par une revue de toute sa vie.
L'on communierait le jour de l'entrée, et tous les ans à la fête de Saint-Michel, le premier jour ou le premier dimanche de mars, et l'on serait exhorté de le faire encore tous les mois au dimanche que l'on aura choisi pour y honorer spécialement les saints anges.
Tous les jours on réciterait neuf fois le verset Gloria Patri, ou neuf fois la Salutation angélique, en l'honneur des neuf choeurs des saints anges, et l'on se souviendrait de dire de temps en temps, par forme d'oraison jaculatoire, ces paroles du Pater : Adveniat regnum tuum : « Ô Seigneur, que votre règne arrive ! » mais on les dirait bien plus de cur que de bouche, entrant dans des désirs ardents de l'empire de Jésus et de Marie.
On choisirait un dimanche le plus commode dans le mois, et le moins occupé ordinairement aux autres dévotions de confréries, comme, par exemple, le troisième ; et dans ce jour, à l'imitation des autres saintes confréries, l'on célébrerait une messe en l'honneur des anges, si cela se peut commodément, et en cas qu'il y ait plusieurs prêtres en la paroisse, l'office du dimanche ne devant pas être interrompu ; s'il n'y a que le seul curé qui est obligé à la messe paroissiale, on y ferait la procession après vêpres, y chantant des hymnes et répons en l'honneur de ces glorieux esprits, et l'on y pourrait porter l'image du saint ange, que l'on ferait faire à ce dessein.
On tâcherait d'y donner aussi quelque sermon, ou petit discours, ou instruction au sujet de cette dévotion. (...)