Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales 13 septembre
CHAPITRE XIV
Méditation VI
DU JUGEMENT
3. Considérez la majesté avec laquelle le souverain Juge comparaîtra, environné de tous les anges et saints, ayant devant soi sa croix plus reluisante que le soleil, enseigne de grâce pour les bons, et de rigueur pour les mauvais.
4. Ce souverain Juge, par son commandement redoutable et qui sera soudain exécuté, séparera les bons des mauvais, mettant les uns à sa droite, les autres à sa gauche; séparation éternelle, et après laquelle jamais plus ces deux bandes ne se trouveront ensemble.
5. La séparation faite et les livres des consciences ouverts, on verra clairement la malice des mauvais et le mépris dont ils ont usé contre Dieu; et dailleurs, la pénitence des bons et les effets de la grâce de Dieu qu'ils ont reçue, et rien ne sera caché. O Dieu, quelle confusion pour les uns, quelle consolation pour les autres.
6. Considérez la dernière sentence des mauvais: «Allez, maudits, au feu éternel qui est préparé au diable et à ses compagnons ».
Pesez ces paroles si pesantes. « Allez », dit-il: c'est un mot d'abandonnement perpétuel que Dieu fait de tels malheureux, les bannissant pour jamais de sa face.
Il les appelle « maudits » : o mon âme, quelle malédiction ! malédiction générale, qui comprend tous les maux; malédiction irrévocable, qui comprend tous les temps et l'éternité. Il ajoute, « au feu éternel » : regarde, o mon coeur, cette grande éternité. O éternelle éternité des peines, que tu es effroyable!
7. Considérez la sentence des bons : « Venez », dit le Juge; ah, c'est le mot agréable de salut, par lequel Dieu nous tire à soi et nous reçoit dans le giron de sa bonté; «bénis de mon Père » : o chère bénédiction, qui comprend toute bénédiction! « possédez le royaume qui vous est préparé dès la constitution du monde ». O Dieu, quelle grâce, car ce royaume n'aura jamais fin !
Affections et résolutions
1. Tremble, o mon âme, à ce souvenir. O Dieu, qui me peut assurer pour cette journée, en laquelle les colonnes du ciel trembleront de frayeur ?
2. Détestez vos péchés, qui seuls vous peuvent perdre en cette journée épouvantable.
3. Ah! je me veux juger moi-même maintenant, afin que je ne sois pas jugée; je veux examiner ma conscience et me condamner, m'accuser et me corriger, afin que le Juge ne me condamne en ce jour redoutable : je me confesserai donc, j'accepterai les avis nécessaires, etc.