Méditation avec Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu du Dr H-M Boudon : 15 juillet
DEUXIÈME TRAITÉ
CHAPITRE IV
Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours
L'on ne peut assez recommander le fréquent usage des oraisons jaculatoires, dont chacun se servira selon le mouvement de sa grâce. En voici quelques-unes pour ceux qui n'en ont pas l'habitude : « Ô sainte Mère de Dieu, montrez-vous être ma bonne mère... Ô mon âme, quand serons-nous tout à Marie, pour être tout à Jésus... Sainte Vierge, je vous aime, et vous veux aimer... Ô mon coeur ! souvenons-nous bien que nous ne sommes plus à nous, et qu'étant à la reine du ciel, nous ne pouvons plus disposer de nos affections... Mon âme, nous sommes les esclaves de la sainte Vierge, il ne faut donc plus penser avoir aucune liberté de mettre notre joie, ou de nous attrister de ce qui plaît ou déplaît au sang et à la nature... Ô monde, il ne faut plus avoir aucune prétention sur nous, puisque nous ne sommes plus à nous... Ô quelle injustice, ô mon âme, de faire la moindre petite action pour les créatures !
En conscience, peut-on donner ce qui n'est plus à soi ? Tout est à Marie, il n'y a donc plus rien pour aucune autre créature... Ô mes yeux, non, vous ne pouvez plus regarder ; mes oreilles, rien écouter ; ma langue, rien dire ; ma mémoire, vous appliquer volontairement qu'à ce que veut notre bonne maîtresse. »
Un moment passé avec connaissance dans la recherche de nous-mêmes ou de quelque autre créature mérite de grands châtiments, puisque, dans cet instant, nous nous tirons du domaine et de l'empire de l'auguste impératrice du paradis.
Puisque tout ce que l'esclave fait est acquis à son seigneur, celui qui est dans l'esclavage de la divine Marie ne doit pas être oisif, mais travailler avec ferveur pour sa sainte dame. Quels services ne mérite pas une telle maîtresse ? Il faut donc tout faire pour elle, et faire tout ce que l'on fait de bonne grâce et avec une généreuse ferveur. C'est une douce pensée, lorsque l'on est tenté de paresse, d'ennui ou de découragement, de se souvenir que l'on agit pour la digne Mère d'un Dieu.
C'est une vue capable de donner une force incroyable parmi toutes les sécheresses, aridités et répugnances que l'on peut avoir dans le service de Dieu. Il y a de certaines bonnes oeuvres que l'on doit pratiquer plus particulièrement : comme d'accompagner le très saint Sacrement, aller souvent le visiter, faire des pèlerinages aux lieux consacrés sous le nom de la très pure Vierge, aller aux hôpitaux, aux prisons, chez les pauvres honteux, assister les misérables de tout son pouvoir, soit pour ce qui regarde les peines intérieures, soit pour les besoins extérieurs ; réconcilier les ennemis, établir la paix et la charité partout, travailler avec zèle à la destruction du vice et de l'impureté, ruinant les occasions de ce péché, ne permettant jamais des familiarités indécentes, et ne souffrant en aucune façon les paroles équivoques ou trop libres, retirant avec charité les personnes qui y sont engagées, en leur procurant les secours nécessaires, empêchant que celles qui sont dans le péril n'y tombent malheureusement, se servant pour ce sujet de tous les moyens possibles , et n'épargnant rien pour la conservation de la pureté, qui est la chère vertu de la Vierge des vierges.
Et c'est un service des plus agréables que l'on puisse rendre à la reine de toute pureté ; avoir un grand soin des tabernacles et des vases sacrés, comme ciboires, calices, et des corporaux, purificatoires et tout ce qui regarde le corps de notre adorable Sauveur, et empêcher de tout son pouvoir les irrévérences qui se commettent en son adorable présence dans nos églises ; procurer, comme il a déjà été dit, avec zèle des missions pour les pauvres gens de campagnes, et faire en sorte que le catéchisme soit fait avec soin dans les paroisses ; mais surtout contribuer, autant qu'il se peut, pour les missions des pays étrangers, pour en faire une conquête glorieuse à l'empire de Jésus et Marie.